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Auteur : Jean-Michel Guenassia
Date de saisie : 24/10/2009
Genre : Romans et nouvelles - français
Editeur : Albin Michel, Paris, France
Collection : Romans français
Prix : 23.90 €
ISBN : 978-2-226-19392-6
GENCOD : 9782226193926
Sorti le : 19/08/2009
Voilà un premier roman comme on les aime : ambitieux, fort bien écrit, passionnant. Dans "Le club des incorrigibles optimistes", Jean-Michel Guenassia fait le portrait d'une génération ; celle qui a connu la seconde guerre mondiale, la Libération, puis plus tard le conflit en Algérie mais aussi les trente glorieuses qui ont suivi.
Mais ce roman va bien au-delà d'un simple portrait générationnel : il nous parle de l'exil, de l'immigration, du communisme, de Sartre, de Kessel, de partie en flammées de baby-foot et d'échecs... du rock'n'roll, d'amour et d'amitié. Le narrateur, Michel Marini, avait douze ans en 1959.
Les quelques 750 pages de ce merveilleux récit sont presque impossibles à résumer. Les portraits des personnages qui le peuplent sont tellement réussis que l'on s'attache à eux, tant ils sont truculents, pleins de vérités, leurs vérités.
Dans l'arrière-salle du bistrot le Balto, à Denfert-Rochereau vous rencontrerez Tibor, Léonid, Sasha, Imré et les autres. Tous sont "passés à l'Ouest", pour changer de vie, pour sauver leur peau d'une mort certaine, abandonnant définitivement femmes et enfants restés au pays. Ils forment, avec Kessel et Sartre qui les ont rejoints, le "Club des incorrigibles optimistes".
Avec une plume toujours juste, Jean-Michel Guenassia nous entraîne avec bonheur dans leurs aventures, parfois poignantes, parfois tristes, très souvent avec humour.
Un roman à dévorer sans plus attendre.
Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux, et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes.
Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par l'authenticité qui souffle sur ces pages.
Ce premier roman, qui n'en est pas tout à fait un, puisque Jean-Michel Guenassia, né en 1950, scénariste pour la télévision, a publié un polar chez Liana Levi en 1986 (Pour cent millions), se passe entre 1959 et 1964, avec des flash-back qui concernent les optimistes du titre, et entretiennent le côté mille-feuille. Le narrateur s'appelle Michel, prénom d'époque. C'est celui du bébé très populaire, créé en 1954 par le magazine Modes et Travaux...
L'auteur ne se méfie pas des clichés, concentré qu'il est sur les irruptions de la grande Histoire dans les aventures de Michel (une allusion à la série des «Michel» dans «la Bibliothèque verte» ?). Le Club des incorrigibles optimistes est un cercle de joueurs d'échecs, à l'abri derrière une porte dissimulée par un rideau de velours vert, au fond du Balto, un bistro à l'angle de Denfert-Rochereau et Raspail où se donnent rendez-vous les mangeurs de goulash. Outre qu'on y croise Jean-Paul Sartre et Joseph Kessel («ils étaient riches, célèbres, généreux et discrets»), il se dispute ici des parties mémorables, qu'on a du mal à se représenter, car les participants sont surtout occupés à faire énormément de bruit. Ils s'engueulent sur Gagarine envolé dans l'espace ou Noureev passé à l'Ouest. Russes, Tchèque, Hongrois, Grec, communistes ou antisoviétiques, ils ont fui leur pays.
Jean-Michel Guenassia trouve le ton juste, à la fois tendre et gouailleur, pour raconter cette jeunesse française. Les premiers émois amoureux de son héros, sa révolte contre des parents jugés trop autoritaires, sa découverte du rock' n'roll, sa passion du baby-foot qui n'a d'égale que celle de la lecture... autant de morceaux de bravoure qui font de la lecture de cet ample roman - 750 pages tout de même - un long moment de plaisir.
Ce formidable premier roman, où l'on croise Sartre et Kessel, est un pavé dans la mare de la rentrée...
Avec pour thème central la trahison des idéaux et les drames nés des idéologies qui ont déchiré le XXème siècle, le gros roman de Jean-Michel Guenassia est l'un des événements de la rentrée. Sa réussite tient à l'atmosphère qu'il dégage et à la fluidité de son écriture. Sur fond de guerre d'Algérie, l'auteur brosse un remarquable tableau de la France des années 1960 vue par les émigrés qui ont fait la France d'aujourd'hui. Pour ces incorrigibles optimistes, «le plus important dans la Terre promise, ce n'est pas la terre, c'est la promesse».
La grande réussite de Guenassia est une composition subtile, un rythme toujours soutenu, qui retient les lecteurs, même les plus rétifs aux gros romans narratifs. Il fait alterner deux histoires principales, liées par Michel Marini : le roman de formation de celui-ci, dans la France troublée de la fin des années 1950 et du début des années 1960, et ce "club des incorrigibles optimistes", dont le nom rappelle ironiquement l'un des drames du XXe siècle, la faillite du communisme. Ce fameux club, qui se réunit dans l'arrière-salle du Balto, un café de la place Denfert-Rochereau, rassemble des joueurs d'échecs. Tous ont quitté des pays de l'Est, pour des raisons diverses. Certains sont d'un anticommunisme radical, d'autres défendent encore le rêve de leur jeunesse. Ils s'engueulent dans toutes les langues, avant de se retrouver en français.
C'est un gros et grand roman. Le premier d'un inconnu de 59 ans dont vous devez à tout prix retenir le nom : Jean-Michel Guenassia réussit, avec cette oeuvre de près de 800 pages, une entrée fracassante sur la scène littéraire. D'emblée, il s'impose comme un véritable écrivain. Le pari était audacieux : croiser la saga d'une famille française, des gens bien comme il faut, avec celle d'une armée de parias, des réprouvés venus de toutes les régions d'Europe de l'Est...
Tous ont trahi leurs idéaux, leurs familles, leurs amours. Aucun ne mérite d'être jugé. Car leur histoire est magnifique. Jean-Michel Guenassia récite leurs destins à la manière d'un aède grec. Puissant, profond, triste et réjouissant, Le Club des incorrigibles optimistes, premier roman d'une stupéfiante maîtrise, sera l'événement de cette rentrée littéraire !
Jean-Michel Guenassia prend tout son temps pour installer le lecteur dans ce monde où se croisent les destinées les plus complexes et le quotidien du petit Parisien qui fait son apprentissage de la vie. Cette délicate balance entre l'histoire mondiale des années 1960 et la vie sans aspérité de la famille Marini est maintenue, portée et développée de la première à la dernière page. C'est sans doute la principale qualité de ce livre : ne jamais tomber dans la démonstration, préserver le sentiment, la proximité et la structure romanesque...
Quoi qu'il en soit, cet opus est un beau roman ambitieux qui réussit à brosser le portrait de la France gaulliste à peine relevée de la guerre, ignorant ce qui se passe à deux pas de chez elle, dans la Russie stalinienne.